Publifarum n° 11 - Autour de la définition

Procédés définitoires dans les vocabulaires juridiques français et anglais: le cas des emprunts - Deuxième partie

Silvia CACCHIANI, Chiara PREITE



4. Analyse du corpus

Nous allons présenter ici une analyse exemplificative de quelques emprunts relevés dans le corpus, menée en adaptant le modèle de Wiegand (cf. note 13). Rappelons que nous considérons comme définition le definitor et le definiens qui suivent le definiendum (l’entrée), à l’intérieur d’un article lexicographique. Nous incluons dans le definiens les informations de type linguistique (étymologie, grammaire et morphologie) ainsi que les synonymes et les paraphrases de la BPA, et que certaines structures non condensées ne présentant pas l’omission standard de l’opérateur relationnel, à savoir les énoncés définitoires.

4.1. Analyse des définitions de quelques anglicismes juridiques

Dans la préface du VJ, CORNU (2007: X) explique certains choix qui sous-tendent la rédaction de ses articles. En particulier, il souligne que la définition du sens lexical «ne se donne pas comme l’énoncé d’une règle de droit mais comme le recensement d’un fait linguistique», s’éloignant ainsi d’une démarche encyclopédique. En outre, il se réclame de la conception aristotélicienne en ce qu’il extrait de l’usage des termes leur genre prochain et les traits distinctifs qui font la différence spécifique des notions définies, dans la tentative d’offrir «un maximum de substance sous un minimum de volume ( multa paucis )» (CORNU 2007: X). Ajoutons que Cornu se place dans une perspective synchronique, se bornant à saisir l’emploi actuel des termes, dont il précise les synonymes et les antonymes afin de recréer leurs liens sémantiques et morphologiques.

4.1.1. Remarques générales

La structure des articles du VJ consacrés aux emprunts présente l’entrée suivie de son étymologie (parfois précédée par un renseignement grammatical), qui apparaît typographiquement séparée de la définition. L’opérateur relationnel n’est jamais employé pour relier la définition à l’entrée, cette dernière étant donnée de manière autonome, en gras et sur une ligne détachée.
Les éléments relationnels sont employés en revanche pour relier le genre prochain et les différences spécifiques dans la définition de quelques xénismes et calques pour lesquels Cornu décide de limiter l’article à la section concernant l’origine morphologique et étymologique du terme et de son sens.
À part ces cas particuliers, les définitions du contenu sémantique des entrées (toujours introduites par le signe typographique •) suivent la description étymologique dont elles sont détachées par un passage à la ligne. En outre, lorsqu’un terme est polysémique, les différentes acceptions sont signalées par le • et un chiffre arabe. Certains articles contiennent également la définition des sous-mots de l’entrée modifiée à droite ou à gauche (cf. note 8). Il est évident que les termes polysémiques et les termes présentant des sous-mots impliquent des microstructures plus longues et structurées. Cependant, cela ne change pas la structure de la définition de chaque acception, qui suit toujours certaines constructions, comme nous allons le voir avec Wiegand.
L’adaptation de son modèle nous permet en effet de découvrir les structures définitoires employées dans le VJ ainsi que de vérifier dans quelle mesure le contenu sémantique décrit coïncide avec le sens de l’entrée dans le vocabulaire d’origine, notamment dans l’ODoL.
Ce dernier présente l’entrée correspondante au VJ 43 fois sur 1021, ce qui dépend des choix des lexicographes pour l’adoption de la nomenclature2. Dans le détail, nous pouvons remarquer que seuls 16 anglicismes intégrés (sur 40), 22 xénismes (sur 51), 2 emprunts de sens (sur 3) et 3 calques (sur 7), sont définis également dans l’ODoL.
Ajoutons que les microstructures consacrées aux calques et aux emprunts de sens tendent à être beaucoup plus longues et structurées dans le VJ que dans l’ODoL – peut-être dans le souci de mieux expliquer le concept importé – alors que les articles des anglicismes intégrés et des xénismes ne semblent montrer aucune tendance générale dans la comparaison entre les deux corpus.
Cette donnée est une première indication de la convergence limitée entre les deux langages juridiques, et permet de relever le fait que le degré d’acclimatation de l’emprunt (donc l’âge du terme, emprunté plus récemment dans le cas des xénismes) et sa présence dans les deux vocabulaires ne sont pas liés.

4.1.2. Analyse exemplificative

Les exemples tirés du VJ ont été choisis sur la base de la typologie d’emprunt à laquelle ils appartiennent, de leur degré de complexité définitoire et de leur présence ou absence dans l’ODoL.

Exemple (1) Sinécure
L’exemple (1) est un cas d’anglicisme intégré à la langue emprunteuse. Ce terme juridique ne fait pas partie de la nomenclature de l’ODoL, mais il n’est pas possible d’affirmer que c’est à cause de son acclimatation à la langue française, car bien d’autres anglicismes intégrés sont définis également dans l’ODoL. Pourtant le terme est déjà vieilli en français, ce qui nous laisse supposer sa désuétude en anglais, où le terme est encore plus ancien.

cp1

La microstructure (WA) du terme Sinécure révèle un item non élémentaire, en forme de «Zusatzangabe», construit sur deux énoncés précédés par un pré-commentaire de type morphologique et étymologique (PräK— FK; EtyA). La définition commence à la ligne avec un commentaire stylistique (StilA = «Vx») qui investit le contenu sémantique en entier, donc les deux BPA à leur tour subdivisées en paraphrase sémantique et renvoi à un autre terme de la nomenclature (iVerwA = «*poste; *emploi»). Un post-commentaire sous forme de renvoi ferme l’article (VerwA = «V. fictif»).
Les renseignements morphologiques et étymologiques forment le front integrate , et les deux ramifications de SK (SSK1 et SSK2) avec l’information pragmasémantique de type stylistique (PragmasemA— StilA) forment l’ integrate core dans les SSK respectifs; relevons en revanche l’absence du back integrate , car l’emploi des exemples est facultatif. Voici le schéma de la forme assumée par l’ integrate core : WA— SK— (StilA)SSK— BA— (iVerwA)BPA. Soulignons que toutes les entrées du VJ présentent un front integrate semblable à celui que l’on vient de schématiser pour Sinécure, contenant un commentaire étymologique plus ou moins articulé et, dans certains cas, enrichi de renseignements morpho-grammaticaux.

Exemple (2) CIF
Comme on l’a mentionné, il est des cas où la structure de l’article se réduit à une suite d’informations sur l’origine morphologique et étymologique d’un terme. Par exemple (2):

cp2

En ce qui concerne la définition sémantique (BA), cet article ne fournit aucune paraphrase. Elle se limite à présenter un synonyme/équivalent (SynA/HÄquA) sous forme de renvoi (iVerwA) qui indique à l’usager où chercher le sens du terme, s’il ne connaît pas le correspondant anglais. Remarquons en outre que ce type de définition synonymique avec renvoi se rapproche de la structure aristotélicienne, car elle donne un genre prochain ou hyperonyme de l’entrée (SHerkA), lié par un opérateur relationnel (LA2) aux différences spécifiques qui suivent (SK, FK, PostK). Cette structure revient dans beaucoup d’articles concernant les xénismes3.
À la différence de l’exemple (1) on relève un integrate core du type: WA— SK— BA— (iVerwA)SynA/HÄquA. Le front integrate contient à gauche seulement un commentaire étymologique (EtyA—SHerkA), et à droite un commentaire morphologique (FK—rMorA). Encore une fois, on relève l’absence d’un back integrate et un post-commentaire ferme l’article (VerwA = «V. vente»).
La comparaison avec l’article de l’ODoL montre une situation différente, car le sens du sigle (modifié à droite par contract) est défini de manière explicite. Si le français présente une quantité minimale d’informations introduites par un opérateur relationnel ainsi qu’une information thématique («formée des initiales des trois mots») pouvant être repérée grâce au contexte, voire remplacée par deux points et parenthèses avec renvoi à l’entrée pertinente, l’anglais exploite une structure définitoire qui se développe en énoncés et spécifications successives, concernant l’application du contrat dénommé CIF. Il est évident que le lexicographe de l’ODoL ne peut pas rendre le sens du sigle par un équivalent, n’ayant pas affaire à un sigle étranger: il se limite à le développer, éliminant en revanche l’information repérable en contexte. La référence est aux «Incoterms», à savoir des normes qui s’appliquent à la fois sur le marché français et anglais. En cela, l’ODoL se montre plus précis que le VJ qui ne renvoie qu’au terme plus générique de «vente».

cp3

Le WA anglais est constitué d’un pré-commentaire de type morphologique (PräK— FK—MorA = développement du sigle) et d’un commentaire sur la sémantique (SK) qui se réalise comme un item non élémentaire composé de 4 sous-commentaires, chacun formé d’une définition (BA) en forme d’énoncé (BPA), décrivant le premier le genre prochain (SSK1) et les autres les différences spécifiques (SSK2 SSK3 SSK4) du terme CIF, concernant les spécifications de la notion contractuelle et de ses obligations juridiques, notamment pour ce qui est de SSK3 et SSK4 qui montrent l’ajout de précisions ultérieurs ayant la même fonction (BezSP), sous forme de «Zusatzangabe». Le schéma de l’ integrate core est: WA— SK— SSK— BA— BPA(BezSP). Le front integrate contient à gauche un commentaire morphologique (FK— MorA).
Ce qui caractérise cet article est la présence dans le back integrate d’une explication de type encyclopédique qui approfondit les différences spécifiques de la définition, allant donc au delà des informations suffisantes pour la description du sens du mot, jusqu’à décrire la notion du type de contrat («The seller performs (…) as from shipment»). Un deuxième post-commentaire VerwA ferme l’article: la forme employée n’est pas systématisée comme dans le cas d’un renvoi par «V.», mais l’astérisque ne laisse pas de doutes.

Exemple (3) Copyright
Copyright est un exemple de xénisme attesté également dans le ODoL. Comme dans le cas précédent, remarquons que la définition du VJ est plus brève que celle de l’ODoL. Cependant, elle se caractérise par une structure plus complexe, qui présente trois acceptions subdivisées à l’aide de chiffres arabes, pour représenter la polysémie du mot (non attestée dans le vocabulaire d’origine).

cp4
cp5

L’image correspondant à la définition de Copyright contient un front integrate composé d’un pré-commentaire concernant la forme et l’origine étymologique du terme (PräK— FK, EtyA— SHerkA). SHerkA est relié par un opérateur relationnel (LA2) à sa traduction (HÄquA). En particulier, un deuxième opérateur relationnel («utilisé pour désigner:») introduit la véritable définition, subdivisée en trois acceptions numérotées (PA1, PA2, PA3). Chaque acception revient à un sous-commentaire (SSK) ramifié, formés d’items non élémentaires. L’SSK de la première acception présente une structure simple avec une BA composée d’une BPA modifiée à droite (BezSP); le deuxième SSK est précédé montre un commentaire pragmasémantique (StilA) qui investit une BA composée elle aussi d’une BPA modifiée à droite (BezSP). Cependant cet SSK résulte plus complexe parce qu’il est restreint à une nation (KbeiA = France) et il est fermé par un post-commentaire sous forme de renvoi (VerwA). Le troisième SSK s’ouvre directement avec un équivalent (HÄquA), suivi d’une paraphrase (BPA) contenant un renvoi interne (iVerwA) et précisée par un commentaire sur la fonction du concept défini. Encore une fois l’acception est fermée par un post-commentaire VerwA. Les core integrates correspondant aux trois acceptions du mot polysémique montrent des différences moindres, qui soulignent d’une part, l’effort homogénéisateur mis en place par le VJ, d’autre part, le traitement différent dû aux changements de sens subis par le terme. Nous avons donc:
PA1— SK— SSK— BA— BPA(BesZP);
PA2— SK— SSK—PragmasemA— BA— BPA(BesZP);
PA3— SK— SSK— BA— HäquA, BPA, AFunkW
PA2 et PA3 présentent aussi le post integrate formé d’un renvoi et, dans PA2, d’un exemple.

Sans dessiner l’image de la contrepartie anglaise dans l’ODoL, il convient de remarquer que la définition de Copyright dans la langue d’origine, non seulement comporte une structure plus simple car le terme n’est pas polysémique, mais surtout présente un sens qui n’est rapporté dans aucune des trois acceptions employées dans le domaine juridique français. En effet, malgré la traduction correcte du terme donnée dans le front integrate , aucune des trois acceptions du VJ ne fait référence au droit de reproduire ou d’autoriser autrui à reproduire des travaux artistiques. Cela signifie que le concept d’origine anglo-saxonne a été adopté, mais ensuite modifié pour l’adapter au système juridique français, sans pour autant en changer la forme. Même dans le domaine juridique où l’on poursuit la clarté et une certaine univocité, le glissement de sens de certains emprunts (Copyright n’en est pas le seul exemple) témoigne du fait que les langues s’enrichissent également à travers la modification du sens, ce qui nous mène à reconsidérer la catégorie de cet emprunt: xénisme pour sa forme, mais désormais intégré jusqu’à évoluer de manière indépendante dans le nouveau système.
Les informations qui suivent la BPA, formée d’un seul énoncé contenant genre prochain et différences spécifiques, se rangent plutôt du côté de l’encyclopédie, en ce qu’elles expliquent le fonctionnement, les conséquences, les moyens de défense, bref les règles juridiques pour l’application du copyright, notamment dans l’Union européenne.

Exemple (4) Entreprise commune (Joint venture)
Les francisations, nous l’avons dit, sont des termes qui montrent une forme nouvelle, mais leur sens est calqué sur celui d’autres termes anglais, que l’on cherche à remplacer. Il est évident que le terme francisé repéré dans le VJ ne peut pas apparaître dans l’ODoL, car il n’existe pas en anglais. Cependant, il est possible d’opérer une analyse contrastive du sens qui, dans le passage du terme anglais à sa francisation, devrait être gardé.

cp6

Nous n’allons pas développer le graphe du terme francisé et de son correspondant anglais, car leur différence – inattendue – résulte de manière évidente en comparant les deux articles. L’original anglais se compose d’une paraphrase (BPA = «A commercial undertaking entered into by two or more parties») avec expansion à droite (BesZP = «often by setting up a separate joint-venture company in which all parties have shares») et spécification de fonction (A-FunkW = «to enable resources and skills to be shared»), suivies d’un post-commentaire de type encyclopédique. Par contre, l’article français est plus développé: il présente un traitement de la définition de type polysémique qui montre l’élargissement du sens original, comme dans le cas de Copyright. En effet, la première acception est marquée dans le VJ par l’indicateur diatechnique (sens. gén) qui paraît recouvrir le sens original du terme. Les acceptions 2 et 3 sont des expansions sémantiques, non indiquées dans l’ODoL.
Souvent le contenu sémantique d’un terme emprunté, dans le passage d’une langue-culture à l’autre subit des modifications, même dans le cas des francisations à travers lesquelles, comme on l’a déjà cité, «l’État français substitue (…) un terme étranger (…) par traduction ou modification formelle».

Exemple (5) Estoppel
Le VJ ouvre son article sur Estoppel en disant qu’il s’agit d’un terme anglais dont il donne un équivalent français. Ce traitement nous a amenées à l’insérer dans la catégorie des xénismes, cependant la lecture de l’article correspondant de l’ODoL en indique l’origine comme dérivant du «Norman French». Il s’agirait donc d’un emprunt aller-retour dont le lien est tellement éloigné dans le temps que Cornu ne l’a pas rapporté, comme il l’a fait en revanche dans plusieurs cas: le terme est ressenti aujourd’hui comme un xénisme malgré son origine française.

cp7
cp8

Cette définition se présente comme un item non élémentaire de type «Zusatzangabe» introduit par un opérateur relationnel (LA2). La (BA) se compose d’une modification à droite (BPA) d’un hyperonyme («Notion»), dont on fournit non seulement l’origine juridique (dans le PräK) mais aussi l’appartenance à une catégorie (A-KatW = «exception procédurale»), sa fonction (A-FunkW = «destiné à (…) État»), contenant le renvoi interne (iVerwA: = «*bonne foi»). La BPA(BezSP) («lié par son comportement (…) prétention nouvelle») est à son tour introduite par un (LA2 = «celui-ci étant considéré comme»). Remarquons notamment que l’explicitation des relations qui s’instaurent entre les segments définitoires constitue une caractéristique constante de cet article: elle est effectuée non seulement par l’emploi des LA2, mais aussi par «notion emprunté au» dans le pré-commentaire étymologique, et par «Ex.», qui signale la fonction explicative du segment qui suit KbeiA. L’exemple est lié à la BA en entier, car il relie les deux BPA. Dans le WA on reconnaît également l’inclusion de 4 PostK disloqués à droite, à savoir les renvois (VerwA), tandis que le PräK montre la référence à un renseignement de type étymologique, avec la répétition de partie de l’information dans deux SHerkA successifs.
L’ integrate core est plutôt complexe: WA— LA2—PragmasemA— BA— BPA— A-KatW, A-FunkW, LA2, (BezSP). Le front integrate montre un pré-commentaire étymologique composé de deux SHerkA et d’un HÄquA. Dans ce cas, il y a également un back integrat e qui consiste dans l’exemple KBeiA. Un post-commentaire composé de renvois multiples ferme l’article.

4.2. Analyse des définitions de quelques gallicismes juridiques

Dans la préface de l’ODoL (2006: I), ses compilateurs décrivent les contenus de la microstructure. Chaque article présente l’entrée en gras, suivie d’un renseignement morpho-grammatical (le plus souvent sans aucun commentaire étymologique) et de la définition. Dans la plupart des cas, à la définition fait suite une explication plus approfondie et détaillée ou bien une description des concepts auxquels l’entrée fait référence, rédigées dans un langage le plus clair et le moins technique possible. En outre, lorsque les lexicographes le jugent utile et pertinent, ils incluent certains cas clés, avec citations intégrales, afin de permettre, notamment aux étudiants de droit, de citer des précédents et d’étudier le développement de la jurisprudence (ce qui est fondamental dans le système de la «Common Law»).
Comme nous l’avons déjà observé, les entrées lexicales sont organisées selon l’ordre alphabétique, qu’il s’agisse de mots simples ou bien de syntagmes. À l’intérieur de l’entrée, un astérisque * précédant la définition indique un renvoi à d’autres vedettes dont ils sont les synonymes ou les abréviations, ou encore à d’autres entrées lexicales plus amples, où l’on fournit une explication plus exhaustive. Une stratégie de type «See + entrée; See + fiche thématique» remplace le definiens dans le cas de sigles et d’acronymes (mais nous n’avons relevé aucun exemple de gallicisme), et dans le cas de références paradigmatiques pour des mots et syntagmes qui renvoient à l’hyperonyme correspondant, à certains cadres culturels, à d’autres hyponymes du même hyperonyme et, enfin, à d’autres synonymes.

4.2.1. Analyse exemplificative

Comme dans le cas des anglicismes du VJ, les exemples tirés de l’ODoL ont été choisis selon la typologie des gallicismes et leur degré de complexité définitoire.
Nos premiers exemples présentent la caractéristique commune de ne pas apparaître dans la contrepartie française du VJ: il s’agit de deux gallicismes intégrés dans la langue emprunteuse (Fème covert et Fème sole) et d’un xénisme (le sigle CE).

Exemples (6-7): Fème covert, Fème sole
Ces deux termes appartiennent à la catégorie des gallicismes intégrés dans l’anglais. Le VJ ne présente pas les entrées correspondantes, ce qui semble pouvoir être mis en relation avec leur origine ancienne, anglo-normande: cette différence paraît rendre compte de la diversification des systèmes juridiques français et anglais au cours des siècles.

cp9

La représentation partielle en forme graphique de la microstructure de Fème covert et de Fème sole nous permet d’identifier et de commenter les définitions de manière comparative: il est possible d’observer un traitement non systématique des entrées lexicales. En effet, Fème covert et Fème sole sont un couple antonymique, et les deux termes sont traités comme tels dans la première partie de leurs BA (BPA = «a married woman» vs. «an unmarried woman»), qui fonctionne comme un genre prochain antonymique, modifié à droite par une expansion formée des différences spécifiques (BezSP). Dans les deux cas, les articles sont donc construits en utilisant un item non élémentaire où une paraphrase modifiée à droite rend le sens du definiendum . Cependant les deux BezSP ne sont pas identiques: ces expansions représentent des précisions et des clarifications sous forme de «Zusatzangabe», dans le cas de Fème covert où le BezSP est donné par condensation, et de «Angabetexte» dans le cas de Fème sole, où un énoncé définitoire précise la BPA dans une sous-catégorisation par disjonction en hyponymes revêtant les différentes acceptions du definiendum . Il résulte clairement que ces définitions sont bâties en tenant compte des rapports paradigmatiques qui s’instaurent entre synonymes, hyperonymes, antonymes et hyponymes.
La structure du core integrate est donc: WA— SK— BA— BPA(BezSP). Comme dans le VJ, le front integrate est représenté par une information étymologique et le back integrate est absent.

Exemple (8): CE
CE est un emprunt récent lié au développement du droit communautaire4. Il n’est pas représenté dans le VJ, malgré son emploi courant dans le langage juridique français. Nous assistons donc à des politiques lexicographiques différentes concernant le choix et l’adoption des entrées.

cp10

Il est évident que la complexité de la réalité extralinguistique à laquelle l’entrée réfère détermine la structure de la définition elle-même et, par conséquent l’inclusion de précisions et d’explications, parfois adressées à un public de non initiés, comme dans le cas de l’énoncé «The manufacturer or first importer into the EU must apply the CE marking; fines can be levied in breach of the rules».
Malgré la présentation condensée standard des données étymologiques dans le front integrate , cet article paraît éloigné d’un idéal de brièveté et de précision définitoire fondée sur les condensations que nous avons mentionnées (§ 2.1.). Au contraire, la définition contenue dans le core integrate commence avec le BPA, ses modifications, ses spécifications disloquées à droite (A-KatW, BezSP, A-FunkW, BezSP), toujours signalées par un métatexte («such as», «including»), et poursuit avec une BPA(A-FunkW) sous forme d’énoncé explicitant une relation de cohérence («not X but Y»), d’où la structure SK— SSK— BA— BPA— A-KatW(BezSP), A-FunkW(BezSP) + BPA— A-FunkW2. L’article se conclut avec un back integrate qui offre un post-commentaire encyclopédique. Les renseignements sur le sens de l’entrée s’avèrent être étalés sur plusieurs énoncés, avec plusieurs niveaux d’exemplification successifs5.

Exemple (9) Abatement

cp11

Compte tenu de la complexité de l’article et de sa polysémie éclatée dans des sens très éloignés l’un de l’autre nous en fournissons d’abord un traitement non formel, en résumant ses caractéristiques essentielles.
Abatement est un cas de gallicisme emprunté à l’ancien français, ayant subi des modifications morphologiques et, surtout, sémantiques dans le passage d’une langue-culture à l’autre. Il est possible d’identifier deux emplois pour l’original français Abattement: réduction de la matière imposable, même en cas d’héritage, et réduction du salaire ou bien d’une prestation sociale. L’anglais garde le noyau sémantique de réduction/diminution, mais son application connaît une restriction ainsi qu’une application à des domaines différents. Cela justifie la subdivision du polysème anglais Abatement en 4 acceptions, chacune appartenant à un sous-domaine différent, à l’intérieur d’un seul article. Ce genre de microstructure est appelé par WIEGAND (2003: 230) «Einzelartikel», à savoir un article dont la finalité est de présenter des données objet de consultation, concernant la notion représentée par l’entrée. Les sous-domaines sont signalés par un chiffre arabe et ils apparaissent en forme de dislocation à gauche de données appartenant à la définition elle-même, en mesure de fournir des précisions de type sémantique ou encyclopédique concernant le domaine d’usage («1. of debts», «2. of legacies», «3. in land law», «4. of nuisances»). Ces marques d’usage s’insèrent dans l’ integrate core , dans le SSK avec la BPA qui suit, et non dans le front integrate car elle ne sont pas facultatives. Il s’agit d’informations diatechniques («diatechnische Markierungsangabe») (WIEGAND 2005: 206), faisant partie des informations de type pragmatique.
La structure de Abatement montre donc un SSK investi par un PragmasemA qui comprend un DiatechA pour chacune des 4 PA, le DiatechA appartenant à la fois à StilA et à BPA. Remarquons également que pour chaque PA, l’article fournit également un PostK de type encyclopédique, que nous n’allons pas représenter dans notre graphe simplifié pour des raisons de place.

cp12

Pour résumer les traits significatifs de la description des 4 acceptions de cette entrée polysémique, nous proposons une description linéaire. Dans chaque PA on trouve:

  1. nombre indicateur de polysémie;
  2. information diatechnique: secteur de spécialisation disloqué à gauche;
  3. définition sous forme de BPA: syntagme nominal avec expansion à droite ou bien énoncé complet («Angabetext»), avec spécification de la circonstance d’usage (à travers «when», «that occurs in», «caused by»).
  4. information encyclopédique comprenant des explications relatives au domaine de spécialisation ou «Angabe zur fachliche Erklärung» (WIEGAND 2005: 218):

  • a) référence aux règles juridiques (par exemple: «The Administration of Estates Act 1925 (sch 1 pt II) provides that…»
  • b) renvoi à une étude de cas (facultativement signalé par «for example»).

Comme le montre la comparaison avec l’article français consacré à Abattement (nous n’en fournissons pas l’image car sa structure est très semblable à celle de Copyright dans § 4.1.2. ex. 3), l’explication de type encyclopédique joue un rôle fondamental dans l’ODoL alors qu’elle est absente dans le VJ. La raison de cette divergence de traitement pourrait résider dans des choix différents par rapport au public visé ainsi qu’aux types d’informations que le lexicographe véhicule par le biais de modalités non coïncidentes dans les deux langues-cultures et disciplines.

Exemple (10) Estoppel
Analysons pour conclure le terme Estoppel, qui peut être considéré, ainsi que nous l’avons dit, comme un emprunt aller-retour en français.6 Pour l’article tiré de l’ODoL ainsi que pour le traitement de l’entrée dans le VJ, nous renvoyons à § 4.1.2., ex. (5).
L’exigence de définir et de catégoriser la notion nommée par le definiendum à l’intérieur de la microstructure provoque le recours à un type d’article que WIEGAND (2003: 232) identifie comme «monothematischer Synopseartikel zur Wortfamilie»7, à savoir une synopsis qui traite la notion dénommée par le definiens , mais qui inclut également une série de sous-catégories et d’hyponymes de l’entrée elle-même. L’inclusion de termes modifiés à droite dépend du rapport qui s’instaure entre la définition et la classification, d’une part, et la simplicité d’emploi de la part du lecteur, de l’autre. En d’autres termes, si la définition exige l’inclusion d’hyponymes, il est utile de les insérer à l’intérieur de l’article consacré à l’hyperonyme afin de favoriser l’activité de consultation ainsi que la compréhension du terme Estoppel.
Il s’ensuit une série d’hyponymes dans lesquels le definiendum résulte à chaque fois modifié à droite (par exemple: «Decree»→ «Decree absolute», «Decree nisi»; «Misfeasance»→ «Misfeasance in public office», «Misfeasance summons», etc.). Autrement dit, l’article consacré à Estoppel dans l’ODoL pourrait être décomposé en plusieurs sous-sections, faisant référence aux variétés aussi bien qu’aux formes d’estoppel, qui pourraient être représentées dans des graphes différents et séparés.
Dans l’analyse de la pratique définitoire que l’ODoL a appliquée à Estoppel, il est possible de remarquer l’emploi de deux types de définitions (BPA et LZGA) dont nous allons rapporter les exemples et les représentations graphiques partielles.

a) BPA non élémentaire, avec emploi de la même classe syntaxique élargie à droite, suivie d’une précision sur les caractéristiques d’emploi, contenue dans un «Angabetext».

cp13

b) LZGA contenu dans un «Angabetext»:

cp14

Nous avons souligné, aux points a) et b) quelques éléments non condensés à l’intérieur de la microstructure («from» dans «from Anglo-Norman French», «or» dans «or per rem judicata» et «i.e.» dans «i.e. that have been…»), qui pourraient être repérés simplement grâce au contexte.
Si dans ce cas le lien relationnel n’est pas signalé, d’autres exemples montrent l’emploi d’un opérateur relationnel à l’intérieur de l’énoncé définitoire, par exemple: «The doctrine of promissory estoppel applies when one party to (…)» ou bien «Under the doctrine of proprietary estoppel (…)». Bien que dans l’ODoL les indicateurs de la fonction revêtue par les segments soient omis, cette synopsis prend à plusieurs reprises les traits fondamentaux de la syntaxe («There are several forms of estoppel»; «There are two forms of equitable estoppel – promissory and proprietary») et elle reproduit certains contenus typiques du genre de l’article encyclopédique, comme par exemple la référence explicative à certaines décisions de justice qui constituent les précédents légaux, typiques de la «Common Law».8

Réflexions conclusives

Le but de cette contribution est de mener une enquête concernant les procédés définitoires dans la lexicographie juridique française et anglaise, notamment dans le cas des emprunts entre les deux langues. À cette fin, il a fallu d’abord cerner les emprunts présents dans les deux vocabulaires examinés. La situation s’est montrée plutôt déséquilibrée: le VJ présente 129 emprunts à l’anglais, tandis que l’ODoL en présente à peu près 450 dérivant du français, pour un double corpus d’environ 580 entrées. Pour ce qui est de l’anglais, l’examen du corpus confirme que la plus grande partie des termes juridiques d’origine française appartenant au langage juridique anglais remonte à l’ancien français, à l’anglo-normand – à travers lequel bien des termes d’origine latine ont pénétré l’anglais – et au moyen français – qui a représenté le modèle pour l’adaptation de l’orthographe et de la prononciation pour les mots d’origine latine. En revanche, nous avons relevé que seulement un nombre extrêmement exigu d’emprunts dérive du français contemporain, et qu’ils sont tous puisés au réservoir du droit communautaire. Par contre, le français juridique présente un certain équilibre entre emprunts datés (et donc désormais intégrés) et emprunts à l’anglais récent (les xénismes), faisant référence notamment aux sous-domaines du commerce, des affaires et de la finance.
Cette donnée n’est pas surprenante si l’on pense à l’ancienne influence du français sur l’anglais, dans une époque où le système juridique anglo-saxon n’a pas hésité à s’enrichir des avancées du droit français et, par conséquent, des termes qui en exprimaient les notions et les objets. La situation récente apparaît renversée, avec le prestige de l’anglais, notamment dans le domaine du commerce désormais mondialisé: ce qui est témoigné par le nombre de xénismes contenus dans le VJ. Il est également probable que ce nombre augmente jusqu’à balancer l’ancienne influence du français sur l’anglais, sauf interventions à issues positives de la part du CILF.
Ce panorama typologique ouvre la voie à l’identification et à l’analyse de la pratique définitoire repérable dans les articles du corpus, ce qui a demandé une étude comparative de la microstructure des deux vocabulaires choisis, une analyse détaillée de certains articles du corpus et leur subdivision en segments définitoires, qui correspondent à une fonction déterminée. Le choix de considérer comme définition le definitor et le definiens donnés pour un definiendum à l’intérieur d’un article lexicographique nous a amenées à inclure dans le definiens des renseignements de type linguistique, ainsi que les synonymes, les paraphrases et les énoncés définitoires plus ou moins articulés. En particulier, pour conduire notre analyse contrastive des emprunts, nous avons choisi d’adapter une forme simplifiée de la théorie de Wiegand, concernant la structure des articles lexicographiques. L’application du modèle aux entrées choisies dans les deux langues nous a permis de formuler quelques réflexions conclusives.
Une caractéristique commune aux deux ouvrages est l’emploi fréquent de renvois à d’autres termes à leur tour adoptés dans la nomenclature (VerwA) en clôture d’article. En outre, ce renvoi à d’autres entrées lexicales peut se réaliser par le biais de conventions orthographiques internes à la définition elle-même (iVerwA). La condensation de l’information qui peut être facilement récupérée grâce au contexte linguistique paraît en revanche distinguer les articles anglais des articles français, où l’on observe une préférence pour l’explicitation, en particulier du lien relationnel (LA2) à travers un opérateur. Dans l’ODoL le passage de la spécification de la définition à des sections explicatives est signalé par l’utilisation de connecteurs ou de formes diverses sous forme abrégée, voire elliptique ou élidée, dont un cas particulier est la synopsis (cf. Estoppel), très proche de l’article encyclopédique.
Même si les préfaces des deux vocabulaires semblent suggérer le même type d’usager comme destinataire privilégié de l’ouvrage, les articles de l’ODoL ont tendance à présenter des informations plus détaillées (cf. Estoppel, Abatement, etc.) dans les cas où la définition de l’emprunt est donnée à la fois dans le vocabulaire de la langue emprunteuse et dans celui de la langue d’origine. En fait, il est bien des cas où la définition du terme emprunté donnée dans le VJ est la seule dont nous disposons (cf. Sinécure et d’autres beaucoup plus articulées).
Ensuite, il est possible de remarquer que l’anglais présente des particularités dans la structure de la partie relative au definiens : à la différence du français, on y relève le plus souvent l’absence de toute information de type étymologique et, lorsque celle-ci est présente dans l’ODoL, elle se limite à fournir la langue d’origine. En outre, la véritable définition tend à être constituée d’une BPA avec syntagme nominal et expansion à droite (BesZP), qui précise le contenu de la BPA elle-même, sous forme d’«Angabetext». Dans ces cas de structure par BPA et expansion, la définition des termes procède par explicitation de catégories juridiques d’appartenance, de fonctions et de contextes d’emploi. Cette pratique permet le passage de la définition de l’élément linguistique vers une information encyclopédique décrivant le concept à l’intérieur de son domaine de spécialité. L’adoption de cette démarche permet aussi au lexicographe de s’éloigner d’une définition qui procède par relations paradigmatiques (hyperonyme, synonyme, hyponyme, etc.) et, par conséquent, de la définition terminologique. En revanche, le VJ n’évite pas toujours le recours à l’emploi de synonymes, traductions et équivalents, notamment lorsqu’il limite l’article à ce que nous avons identifié comme le front integrate – toujours explicité – contenant un commentaire étymologique et morpho-grammatical.
La tendance au développement de l’ODoL se traduit par la présence de définitions plus étendues, qui s’étalent sur plusieurs segments (en général, il s’agit de syntagmes nominaux faisant référence au genre prochain, avec expansion ou spécification à droite sous forme de subordonnée relative («Zusatzangabe»), ou bien, en alternative, sous forme de phrase à syntaxe complète («Angabetexte»). Le renseignement de genre encyclopédique, ou du moins strictement culture-dependent , joue un rôle stratégique afin d’atteindre un niveau plus approfondi de précision des contextes d’usage d’un terme dans la véritable pratique juridique. Le recours à l’encyclopédie est moins présent dans le VJ qui donne un nombre inférieur de détails et surtout de manière moins systématique. Cependant le VJ montre clairement l’évolution que le sens des anglicismes a subi dans la langue française, jusqu’à éclater dans plusieurs acceptions d’un polysème. L’hypothèse selon laquelle ce dénivellement pourrait dépendre d’un développement diachronique différent des termes dans les deux langues-cultures de départ et d’arrivée est démenti, entre autres, par l’exemple de CIF. La comparaison des deux articles montre le même déséquilibre, avec l’approfondissement mineur du VJ, même s’il s’agit d’un contrat commercial prévu dans les Incoterms 2000, et donc récent et international. Ce qui précède pourrait donc refléter des présupposés différents concernant le destinataire, ainsi que l’appartenance à des cultures disciplinaires et nationales différentes.

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Note

↑ 1Ce chiffre dérive de la soustraction du nombre des dérivés à partir d’un emprunt (19) et des francisations (8) du nombre total des anglicismes, car ils n’appartiennent pas à l’anglais.

↑ 2En effet, par exemple le Longman Dictionary of Law (CURZON – RICHARDS 2007) offre un panorama différent: il définit des termes qui sont absents dans l’ODoL et vice-versa.

↑ 3Alongside , Charter , Check-off , CIF , Closed shop , Delivery order , Dispatch money , Excess loss , Factoring , FOB , Goodwill , Holding , Know how , Lease back , Manager , Self executing , Sponsor , Sponsoring , Stevedore , Stop -loss, Sweating - system , Tanker , Time charter . Comme il est possible de le constater, cette liste ne recouvre pas entièrement celle des xénismes, pourtant Cornu ne donne aucune précision sur la différence de traitement réservée.

↑ 4Remarquons à ce propos que le VJ prévoit un article pour l’entrée Communauté, avec le sous-mot Communauté européenne au sens IV, mais qu’il ne traite pas le sigle CE en tant que label de qualité.

↑ 5Remarquons que l’ensemble de la définition de CE peut être résumé par un énoncé comprenant la structure actantielle ou argumentale de l’entrée en question: par exemple «CE: a marking applying to toys, machinery and other products manufactured within or imported into the European Union to indicate that the EU health and safety legislation has been complied with».

↑ 6Un exemple ultérieur d’emprunt aller-retour du français à travers l’anglais est le terme Lease . Cependant, il s’agit d’une situation tout à fait différente, comme le montre la présence des termes Lease , Lessor , Lessee , Leasehold et Leasehold ownership dans l’ODoL, contre les seuls Lease back et Leasing dans le VJ. Sans nous arrêter sur ce point, remarquons que l’emploi de Lease et de ses dérivés et composés requiert, plus que d’autres termes, une étude préliminaire de leur inclusion et représentation dans le dictionnaire général, afin d’en analyser les pratiques définitoires employées par l’ODoL et le VJ dans le cas des emprunts. L’emploi de corpus spécialisés serait également utile pour en vérifier la fréquence d’usage ou l’absence éventuelle dans les deux langues.

↑ 7L’article en entier, sauf «*res judicata (i.e. that have been adjudicated upon by a court of competent jurisdiction)».

↑ 8Par exemple: «The remedy may take the form of the grant of a *fee simple in the property ( Pascoe v Turner [1979] 1 WLR 431), the grant of a short-term occupational *licence, or even a monetary sum equivalent to the value of the detriment suffered by the claimant in reliance upon the expectation ( Jennings v Rice [2003] P & CR 8 (CA)). The court will always seek to do the minimum necessary to satisfy the equity».

 

Dipartimento di Lingue e Culture Moderne - Università di Genova
Open Access Journal - ISSN 1824-7482