Une revue associative : pourquoi ? Le cas de Repères-DoRiF
Indice
1. Pourquoi donc notre association a-t-elle décidé de se doter d’une revue propre ?
4. La gestion d’une revue associative : collaboration et coopération dans la pluralité
Abstract
Francese | IngleseLa revue Repères-DoRiF, fondée en 2012 au sein de l’Association Do.Ri.F. Université, représente un laboratoire intéressant pour étudier les caractéristiques d’une revue en ligne d’empreinte associative. Quels sont les principes fondateurs pour une revue qui se veut un lieu virtuel d’échange et de partage d’expériences, mais également un observatoire des nouvelles tendances scientifiques, nationales et internationales ? Notre contribution passe en revue les étapes principales de la constitution du projet, s’arrêtant sur les enjeux méthodologiques, les résultats acquis et les perspectives de recherches futures.
Préambule
S’il est vrai qu’au cours des années de nombreuses définitions de “périodique électronique” se sont succédé, il est tout aussi vrai qu’une définition standard jusqu’à aujourd’hui n’a pas encore été fournie : cela est dû à la nature même de l’objet, aussi éphémère que difficilement concevable dans une définition stricte.1
L’unité lexicale revue électronique fut utilisée en Italie par Carla Basili et Corrado Pettenati dans le volume La biblioteca virtuale, en 1994 (Milano, Editrice Bibliografica) lorsque ces auteurs essayèrent de tracer une classification des ressources disponibles sur le réseau, en incluant les revues électroniques dans la plus générique catégorie de publications électroniques. « Le riviste elettroniche – écrivaient en effet Basili et Pettenati – sono del tutto equivalenti alle riviste a stampa: a parte il fatto che vengono distribuite in rete sotto forma di file; gli articoli sono oggetto di revisione da parte di esperti cosi come avviene per le riviste stampate ».
Le fait que cette définition tracée il y a vingt ans ne soit plus actuelle, nous communique la vitesse de l’évolution de ces objets numériques, ainsi que de leur transformation en quelque chose de profondément différent par rapport à une simple transposition de format.
Où se situe alors la revue Repères Dorif ? Sans doute au croisement de ces deux définitions, comme nous essaierons de le démontrer dans les pages qui suivent. La revue Repères-Dorif (http://www.dorif.it/ezine) représente pour l’Association DoRiF-Università l'un de ses trois canaux de communication – les deux autres étant le site web (http://www.dorif.it) et la liste de diffusion, ces deux derniers ayant évidemment une fonction plus strictement informative, tandis que la revue représente la fonction scientifique, pilier fondamental de l’existence même de l’Association. Il nous faut donc, en premier lieu, justifier la spécificité d’une revue associative universitaire qui se distingue nettement d’autres types de revues spécialisées qui existent tant dans le domaine littéraire que linguistique. Celles-ci ont, en général, comme principale raison d’être, un domaine scientifique de référence précis : un auteur, un mouvement ou une époque littéraire, une théorie linguistique de référence (linguistique générale, analyse du discours…..), un aspect linguistique circonscrit (syntaxe, grammaire, lexicologie….).
En amont, la première raison de la présence de notre revue est bourdieusienne : comme l’a bien explicité Louis Porcher (1987), le Français Langue Étrangère (FLE) correspond bien à un champ, c’est-à-dire qu’il met en scène des acteurs et des enjeux, des biens matériels et symboliques, des agents (individus, groupes, institutions, éditeurs….) qui poursuivent des réflexions, des actions et des stratégies partagées, à l’intérieur de la discipline. Cela présuppose qu’il doit y avoir une solidarité interne au champ pour le préserver, mais également une ouverture vers l’extérieur pour lui consentir un développement, une évolution, un renouvellement. En somme, les acteurs du champ considèrent qu’ils possèdent un bien commun, un domaine réservé, fait de capitaux hérités et de capitaux acquis grâce à la dynamique de la recherche active – ici celle des membres du DoRiF-Università – qui obéit à tel principe d’action, sans jamais oublier que l’objectivation, par les catégories qu’elle engage, présuppose toujours une construction sociale dont elle est le produit.
Le FLE, comme champ, est lui-même composé de plusieurs “champs” ou domaines d’action (le champ universitaire, le champ éditorial, etc.) et chacun d’eux est à son tour structuré à partir de principes organisateurs propres mais connectés aux autres champs. L’important alors consiste à identifier et construire le principe unificateur, c’est-à-dire l’habitus approprié – dans notre cas l’Association DoRiF-Università et sa référence éditoriale, soit la revue Repères-Dorif- qui trouve sa source référentielle dans les différents groupes de recherche qui caractérisent son fonctionnement. Remarquons immédiatement que ce champ, comme tous les champs, est constitué par un ensemble de positions en relation constante avec les autres et il évolue sans cesse, en conséquence du jeu des positions qu’il contribue à produire. Ainsi, nul doute que la diffusion du Français Langue Etrangère est bien un champ parce qu’il est possible d’y identifier des agents (institutions, chercheurs), des biens matériels et symboliques (manuels, méthodes, titre de carrières, prestige institutionnel….), des enjeux, qui entretiennent entre eux des rapports systématiques selon des logiques propres, producteurs et produits d’une histoire. Ce champ entretient également des relations avec d’autres champs (ceux du plurilinguisme et de l’interdisciplinarité en rapport avec les sciences humaines et sociales, par exemple). Ce champ englobe en son sein des domaines disciplinaires spécifiques qui en constituent les éléments composants, représentés par les recherches menées par ses membres à l’intérieur des groupes de recherche qui composent la base de l’Association (la liste des groupes est disponible à l’adresse http://www.dorif.it/groups.php). Il devient donc nécessaire de favoriser les articulations entre eux, les faire dialoguer et se confronter.
Les enjeux universitaires qui sous-tendent nos actions entretiennent des relations complexes avec les enjeux éditoriaux. Aujourd’hui, ces enjeux sont devenus essentiels dans le système d’évaluation permanent qui caractérise les nouvelles orientations d’affirmation de toutes les disciplines et leurs agents. Notre revue associative devient donc un instrument de diffusion de savoir autant que de mesure de la qualité de la production scientifique des membres de l’association.
1. Pourquoi donc notre association a-t-elle décidé de se doter d’une revue propre ?
Les raisons de la création d'une revue du Dorif sont multiples et nous croyons justifiée, en premier lieu, celle de la prise de conscience de notre appartenance à un champ de référence, comme précédemment illustré.
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Notre revue, née en 2012,2 représente un lieu, un réseau et un lien de communication interne entre les membres et une ouverture externe, qui va à la rencontre de la recherche internationale. Elle représente un lieu identitaire autant politique que scientifique qui consent les échanges, les confrontations, l’établissement de projets de recherche en commun avec d’autres groupes, d’autres situations. Bref, cette revue devient une assise stratégique à partir de laquelle opérer, agir de manière plus systématique et continue.
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Cette revue devient également le support premier et naturel de la recherche qualifiée de ses membres et en même temps, un lieu d’accueil pour ses partenaires.
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Elle consent de publier, presque en temps réel, l’actualité de la recherche et sa dénomination Repères-Dorif démontre ostensiblement cette volonté de rendre compte des recherches dominantes et émergentes en cours dans leur dimension synchronique.
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La pluralité des recherches menées, due à la diversité des domaines de recherche des membres de l’association, dans le secteur de la linguistique, du FLE, des politiques linguistiques, du plurilinguisme et du multiculturel, reflète bien les nombreux pôles de recherche en cours d’élaboration et la nécessité de mettre en valeur, tout à tour, plus spécifiquement ces différents domaines qui toutefois s’entrecroisent souvent.
D’ailleurs, les différents groupes de recherche auxquels nos membres adhèrent selon leurs propres intérêts scientifiques, fournissent souvent l’architecture de base qui conduira à l’élaboration des thèmes des numéros de la revue et rend compte de notre identité plurielle. Notre association a, depuis sa naissance, il y plus de trente ans, choisi d’être un lieu d’échange, de débat, de confrontation entre les chercheurs des différentes générations qui la composent. Ici, point de cassure, d’écarts, de hiérarchie obligée quand il s’agit de recherche ; le DoRiF-Università se veut un lieu paritaire dont le fondement doit être la qualité scientifique partagée. Idéalement, cette orientation devrait consentir aux collègues plus chevronnés de ne pas se scléroser, de participer au renouvellement constant des recherches en travaillant côte à côte avec de jeunes chercheurs, qui à leur tour, bénéficieront de l’expérience de leurs collègues. Ce qui signifie, non pas une naïveté, une inconscience collective face à la réalité académique, mais dénote un choix déclaré, défendu et mis en acte, un déplacement des enjeux sur un terrain neutre, en faveur d’un objectif partagé, celui de la qualité de la recherche. Il s’agit là d’une option poursuivie par tous les bureaux dorifiens qui se sont succédé dans le temps, depuis la fondation de l'association.
2. Nos lignes de force
À partir de ces prémisses, il apparait évident que la revue Repères-DoRiF devient dès lors un lieu d’exposition et de connexion où la diversité des recherches de ses membres peut trouver une forme de réceptivité et où la pluralité des résultats scientifiques représente un atout majeur pour ses lecteurs qui pourront ainsi avoir une vision ample de notre champ, dépassant, au moins au niveau informatif, leur propre domaine de spécialité.
Les objectifs de cette revue seront donc des lignes de force référentielles constantes, un fil rouge commun qui sous-tend un projet scientifique commun au-delà des spécialisations singulières. Ces objectifs se déclinent selon des savoir-être comportementaux que la revue entend soutenir :
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Savoir revisiter et mettre à jour des recherches ou des auteurs qui ont constitué et marqué les périmètres de notre champ. Ainsi, des numéros ont été consacrés à Claire Blanche-Benveniste, à Louis Porcher et nous préparons un numéro en hommage à Pierre Léon.
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Savoir saisir les changements, les urgences et l’importance des orientations, des débats en cours, rester ouvert à l’interdisciplinarité, au nouvel humanisme que le plurilinguisme et la transculturalité véhiculent et dont l’aire disciplinaire du français est une composante (nous citerons à ce propos les numéros consacrés au cycle Plurilinguisme et monde du travail, à savoir le n° 3 et le n° 4).
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Savoir être attentif aux nouveaux apports, aux nouveaux critères philologiques et herméneutiques, aux débats qui animent les autres groupes ou aux nouvelles disciplines qui entrent dans notre champ, avec la conviction que tout se tient et que donc nos approches se doivent de maintenir non seulement une attitude réceptive, mais aussi un regard analytique et critique, afin d'être capable de se renouveler. Ce point à lui seul justifierait, à nos yeux, la nécessité de cet organe éditorial.
Ces rouages théoriques et méthodologiques, qui obéissent à des principes communs, mais déclinés par chacun selon son inclination, font que nous nous orientons obligatoirement vers une revue plurielle, certes, mais avec la conviction profonde que nous devons accepter de nous confronter à la complexité, comme une attitude scientifique assumée, une attitude réfléchie et réflexive.
Nous entendons également développer une revue civique et démocratique car nous n’oublions jamais que tout chercheur est un enseignant et un éducateur mettant sa réflexion au service de ce que Tullio De Mauro a appelé « l’éducation linguistique » (1998). L’interdisciplinarité, autre pôle de référence dans nos études, se justifie et devient même une nécessité, car il existe un véritable décalage entre l’organisation disciplinaire de nos universités qui date en grande partie du XIXe siècle et la réalité de la recherche avancée. Et pourtant, les rencontres interdisciplinaires ne datent pas d’aujourd’hui. Il suffirait de rappeler banalement ici la théorie structuraliste qui a traversé de nombreuses disciplines et qui a consenti alors des approches innovantes et enrichissantes aux disciplines impliquées comme ce fut le cas pour le FLE. Rappelons également la publication du Précis du Plurilinguisme et du Pluriculturalisme (2008) auquel ont participé plusieurs dorifiens, dont la version chinoise, après la version anglaise, vient d’être terminée, tandis que la version arabe est en cours d’élaboration.
Au final, cette revue nous reflétera et devra refléter les autres domaines avec lesquels nous dialoguons. Elle relatera ce qui est en train de se faire dans les centres de recherche, dans les écoles doctorales, dans les départements spécialistes d’un domaine et dans les laboratoires interdisciplinaires, plurilingues, dans les dispositifs de formation des enseignants, dans les centres linguistiques (CLA), dans les écoles spécialisées dans les langues et cultures, mais également entre ces dernières et d’autres champs disciplinaires (nous renvoyons à ce propos au numéro 1 sur les CLA, aux deux volets du numéro 2 sur la francophonie, ainsi qu’à l’ouvrage dirigé par Danielle Londei et Laura Santone, 2013).
Le plurilinguisme et le multiculturalisme représentent une toile de fond, les nouvelles technologies un instrument scientifique et didactique à manier de multiples façons : notre revue s’inscrit de manière volontariste dans ce parcours. Ces domaines offrent des entrées à la représentation et à la compréhension du monde, à l’intérieur duquel les langues et les cultures expriment leur pleine justification et participation. Dans cette optique, nous nous devons de veiller à ne pas dépendre d’une seule langue-culture, d’une pensée unique… d’où notre attention au plurilinguisme, au multiculturalisme, aux langues minoritaires, qui prend la dimension d’un engagement politique, outre que scientifique et culturel. Ajoutons à ce cadre de référence que les orientations récentes, face à la globalisation, vont vers un élargissement de l’étude et de la diffusion des langues extra-européennes, des langues dites lointaines comme l’arabe, le chinois, le japonais….Ces nouveaux acteurs linguistico-culturels et leur entrée en scène nous obligent à concevoir notre langue de référence, notre discipline en connexion avec ces langues et ces cultures de manière plus systématique que par le passé où elles étaient l’apanage de spécialistes.
3. Perspectives
Notre revue Repères-Dorif est jeune, elle nait, rappelons-le, en 2012, ce qui peut apparaître comme un atout par les temps qui courent, pour affronter les renouvellements souhaités dans la recherche, comme dans ses applications didactiques. Toutefois, son autre atout, en amont, est qu’elle bénéficie d’une histoire associative trentenaire qui lui a donné ses assises grâce au travail et à l’engagement poursuivis par les groupes de recherches, aux nombreux colloques organisés et à ses publications. La revue existe pour offrir un nouvel espace ouvert et expérimental où peuvent s’exprimer les débats sur les problématiques actuelles autour et dans les confins de notre champ disciplinaire ; elle se donne pour mission d’explorer des parcours innovants, alternatifs parfois et offrir ainsi des propositions qui veulent régénérer notre recherche. En ce sens, elle fait un pari qui lui fait courir des risques mais qui est en même temps sa raison d’être : ce n’est qu’en parcourant de nouvelles pistes que l’on peut espérer découvrir de nouveaux apports, sans toutefois oublier les lieux de mémoire de notre discipline car sans dimension historique, il est quasiment impossible de développer une recherche qui puisse constituer une référence. Dans cette perspective, nous n’excluons pas d’ultérieurs élargissements, des ouvertures vers de nouvelles pistes de recherche encore à tracer, afin que la recherche italienne du français langue étrangère ne reste plus seulement réceptive face aux innovations, mais devienne propositive. C’est le but poursuivi par nos groupes de recherche qui opèrent de manière autonome à l’intérieur de l'association, ainsi qu’en témoigne la liste des domaines et des thématiques qui régissent leur activité scientifique et que nous reproduisons ci-dessous :
Analyse du discours
Centres linguistiques et plurilinguisme
Dynamiques sociolinguistiques - espace francophone
Intercompréhension
La grammaire polynormative
Langues et sciences de la culture
Politique linguistique du français et formation
Socioterminologie et textualité
Traductologie
Chacun de ces groupes propose à la revue des thématiques, coordonne un ou plusieurs numéros, appelle à participer ses membres et invite des chercheurs externes et internationaux avec lesquels nous développons des chantiers de recherche (à ce propos, nous renvoyons à la publication récente du n°5 en collaboration avec le groupe de recherche ADARR).
4. La gestion d’une revue associative : collaboration et coopération dans la pluralité
La revue Repères-DoRiF se veut, comme nous l’avons vu, un lieu pluriel, caractérisé par de multiples approches et thématiques, ainsi que par une pluralité de méthodes et de cadres théoriques de référence. Si donc pluralité représente un premier mot-clé, on ne saurait oublier le deuxième mot-clé qui caractérise une revue qui se veut associative : le mot collaboration.
Le revue réunit en effet au sein de sa rédaction des chercheurs provenant d’institutions et d’horizons de formation divers, associant dans son comité scientifique des collègues italiens et étrangers qui participent à des domaines disciplinaires fort variés et hétérogènes, tous rassemblés autour des groupes de recherche qui forment le noyau vital de l’association. Cette collaboration est à l’origine des publications parues jusqu’à présent, chaque numéro de la revue étant souvent associé à l’activité d’un groupe ou de plusieurs groupes de recherche :
- le premier numéro, publié en 2012 (Le français dans le contexte plurilingue des Centres Linguistiques Universitaires italiens, coordonné par Mathilde Anquetil), est le fruit d’un colloque organisé par le groupe de recherche “Centres linguistiques et plurilinguisme”, réunissant des chercheurs universitaires, des enseignants de l’école secondaire, des lecteurs et experts linguistiques actifs au sein de divers centres linguistiques italiens. Ce numéro est un exemple des collaborations transversales parmi des acteurs de diverses institutions, la synergie entre université et enseignement supérieur étant depuis toujours l’un des axes fondamentaux de l’action dorifienne.
à partir du deuxième numéro, divisé en deux volets successifs, la revue se fait le lieu de diffusion d’une initiative caractérisant les dernières années de l’activité des groupes de recherche, à savoir les colloques/cycles itinérants. Conçus comme des séries de colloques, journées d’études, séminaires, rassemblés par une thématique commune et le soutien des groupes dorifiens. Ces cycles itinérants sont réalisés depuis 2012, notamment en 2012 et 2013, autour de thèmes tels que le plurilinguisme, la francophonie, l’analyse contrastive et la traduction.
Le premier volet du numéro 2, publié en novembre 2012 (Les francophonies et francographies africaines face à la référence culturelle française, coordonné par Cristina Schiavone), se concentre sur le thème fondateur de la francophonie, avec une attention particulière pour la relation entre les français d’Afrique et le français hexagonal ; le deuxième volet (publié en juillet 2013), en revanche, met l’accent sur les enjeux identitaires de la francophonie québécoise :
n. 2 - Voix/voies excentriques: la langue française face à l'altérité - volet n.2 - juillet 2013 - Autour du français québécois : perspectives (socio-)linguistiques et identitaires (coordonné par Chiara Molinari et Paola Puccini)
Le cycle itinérant Plurilinguisme et monde du travail, particulièrement riche en contributions et journées d’études (la carte interactive est consultable dans le site de l’association, à l’adresse http://www.dorif.it/convegni.php?show=ConvPRE) est le point de départ de deux numéros successifs de la revue :
n.3 - Projets de recherche sur le multi/plurilinguisme et alentours... (coordonné par Enrica Galazzi - septembre 2013) ; ce numéro, qui rassemble les comptes rendus des nombreux colloques organisés autour de la thématique du plurilinguisme, réunit également des contributions provenant de chercheurs italiens et francophones, de projets de recherche conjuguant l’éducation aux langues avec les domaines professionnels.
n. 4 - Quel plurilinguisme pour quel environnement professionnel multilingue? - Quale plurilinguismo per quale ambito lavorativo multilingue ? (coordonné par Marie-Pierre Escoubas-Benveniste et Sonia Di Vito - décembre 2013) au cœur de ce numéro, c’est encore la thématique du plurilinguisme au sein du monde de l’entreprise qui domine, par des contributions provenant de différents domaines disciplinaires.
Entre 2013 et 2014, un nouveau cycle itinérant sur la traduction est encore à l’origine de deux numéros de la revue, qui regroupent les contributions de colloques et journées d’études dans diverses villes italiennes, toujours coordonnées par l’association (Milan, Gênes, Bologne-Forlì, Trieste) :
- Traduction, médiation, interprétation - volet n.1 , (coordonné par Micaela Rossi - juin 2013)
- Traduction, médiation, interprétation - volet n.2, (coordonné par Micaela Rossi, Caterina Falbo, Licia Reggiani - août 2014)
Les derniers numéros marquent en revanche une ouverture de plus en plus importante des recherches associatives aux apports de collègues étrangers, sous forme de collaborations internationales autour de problématiques communes, toujours dans le cadre des intérêts des groupes de recherche DoRiF.
Le numéro 5, publié en novembre 2014, est le fruit du travail conjoint du groupe de recherche Analyse du discours (coordonné par Paola Paissa) et de l’ADARR (groupe de recherche en Analyse du discours, argumentation, rhétorique, rattaché à l'institut Porter de l'Université de Tel-Aviv, coordonné par Ruth Amossy et Roselyne Koren), avec la collaboration de Dominique Maingueneau, Alice Krieg-Planque (Université Paris Est-Créteil) et Donella Antelmi (Université IULM-Milan) :
n. 5 - La formule en discours : perspectives argumentatives et culturelles - coordonné par Ruth Amossy, Alice Krieg-Planque et Paola Paissa
Il s’agit d’un partenariat qui se poursuit depuis quelques années, avec des réunions conjointes et des colloques internationaux (notamment, la Journée Internationale d’Etudes Analyse du discours et argumentation. Approches méthodologiques et corpus en confrontation, qui s’est tenue à Milan les 1-2 avril 2014 et le Colloque L’exemple historique dans le discours qui a eu lieu à Enna les 7-8 mai 2015).
Le dernier numéro, enfin, représente un hommage à Claire Blanche-Benveniste, réunissant des contributions de chercheurs italiens et français, toujours dans l’esprit d’une collaboration internationale autour de thématiques d’intérêt pour les membres du DoRiF :
n. 6 - Recherches sur la syntaxe verbale en français et en italien. Hommage à Claire Blanche-Benveniste (coordonné par Alberto Bramati - mars 2015)
Parmi les projets en chantier pour la fin de 2015 et l’année 2016, figurent les thématiques pédagogiques (par le biais d’un numéro en hommage à Louis Porcher), la variation dans tous ses avatars (dans la langue commune ainsi que dans les terminologies spécialisées), puis encore la francophonie (avec une attention particulière pour la francophonie européenne), la traduction (dans le dernier volet du cycle itinérant) et l’analyse du discours (en collaboration avec le groupe SYLED-CEDISCOR de la Sorbonne Nouvelle et l’Université de Bordeaux 3). La variété des thématiques et la richesse des apports italiens et étrangers nous semblent témoigner d’une bonne vitalité de la revue, ce qui est à son tour un signe encourageant de la vitalité de l’association.
La gestion technique et pratique de la revue Repères-DoRiF suit les principes qui sont à la base de la vie associative, la revue étant conçue comme un lieu virtuel de partage d’expériences et de collaboration à plusieurs niveaux. Cela présuppose avant tout une plateforme technique simple, qui puisse être exploitée par plusieurs auteurs et rédacteurs.
La procédure de sélection et de préparation des textes adoptée par le bureau de rédaction cherche à concilier les critères de qualité avec les exigences de la publication en ligne : le projet de numéro est proposé d’habitude par le coordinateur, qui peut être également le coordinateur d’un des groupes de recherche. Une fois le projet accepté par la rédaction et par le bureau de l’association, le directeur du numéro se charge de proposer un comité de relecteurs, qui effectueront une relecture des articles en double aveugle. Les articles seront ensuite intégrés dans la base de données de la revue par le directeur du numéro, avec l’aide de la rédaction. La phase de formatage des textes et de révision finale est un travail collaboratif entre le(s) coordinateur(s) du numéro et la rédaction, ainsi que la diffusion des informations après la publication définitive du numéro. L’organisation du travail du bureau de rédaction, ainsi que la démarche de sélection, relecture et publication finale, impliquent une synergie constante parmi tous les acteurs impliqués, des coordinateurs aux relecteurs, à la Rédaction et aux groupes de recherche.
Après trois ans d’activité et une dizaine de numéros publiés, ce travail collaboratif a finalement permis la formation d’une petite « communauté » de chercheurs-éditeurs, qui doivent se confronter avec les nouveaux critères d’évaluation, les nécessités de rigueur et de sélection caractérisant toute revue scientifique, mais également avec la vocation primaire d’une revue associative, qui se veut avant tout un lieu d’échange, de partage, d’expression pour les membres de groupes de recherches et pour les chercheurs expérimentés comme pour les jeunes chercheurs. L’équilibre délicat entre ces deux instances représente à nos yeux le défi des numéros à venir. Une revue en ligne comme Repères-Dorif se présente en effet sous une forme électronique, mais elle est surtout le fruit de rencontres, d’échanges permanents entre ses membres et ses partenaires internationaux, car nous n’oublions pas que les rapports interpersonnels sont à la base de toute communauté scientifique.
Références bibliographiques citées dans le texte
BASILI, Carla et PETTENATI, Corrado (1994),La biblioteca virtuale. L'accesso alle risorse informative in rete, Milano, Editrice Bibliografica.
DE MAURO, Tullio (1998), Passato e futuro dell’educazione linguistica, in Ferreri et Guerriero 1998, pp. 13-35.
FERRERI, Silvana et GUERRIERO, Anna Rosa (dir.) (1998), Educazione linguistica vent’anni dopo e oltre. Che cosa ne pensano De Mauro, Renzi, Simone, Sobrero, Scandicci, La Nuova Italia.
LONDEI, Danielle et SANTONE, Laura (dir.) (2013), Entre linguistique et anthropologie. Observations de terrain, modèles d’analyse et expériences d’écriture, Berne, Peter Lang.
PORCHER, Louis (1987), Champs de signes: états de la diffusion du français langue étrangère, Paris, Didier.
Note
↑ 1 Le texte de cette contribution est le fruit d’un travail commun ; Danielle Londei est l’auteur des § 1, 2 et 3 et Micaela Rossi du § 4.
↑ 2 La revue actuelle a été fondée en 2012 et elle représente sous certains aspects la continuité de la revue Repères, éditée par le Do.Ri.F. Università sur support papier entre 1983 et 1991 (http://www.dorif.it/pub/Reperes1.jpg).