ZOLA ET LOMBROSO A propos de La Bête Humaine.
Abstract
Dans l’article qu’il a consacré à La Bête Humaine , Cesare Lombroso est très critique, pour deux raisons. Je me borne à mentionner la première : le roman lui paraît invraisemblable, trop de meurtriers concentrés « sur un petit bout de terre » et « dans si peu de temps », crimes exécutés dans le même lieu « maudit » au « nom lugubre », la Croix de Maufras, et avec le même couteau,… La seconde raison est plus intéressante : ni Roubaud ni surtout Lantier, « la vraie bête humaine », ne rentrent exactement dans les catégories qu’il a définies du « criminel d’occasion » pour le premier et du « criminel-né » pour le second. Seule Séverine trouve grâce à ses yeux . Et pourtant, précise-t-il, « avec une générosité qui n’est pas très fréquente chez les savants, M. Zola a avoué avoir puisé souvent dans mon Homme criminel pour le canevas de son roman. »