Violence et mémoire dans le roman haïtien contemporain
Abstract
Frappée de graves agitations politiques depuis sa découverte jusqu’à nos jours, Haïti a fait la une de nouveau en 2008 à cause des émeutes qui ont gagné les rues de Port-au-Prince face à la crise alimentaire (CAROIT 2008). Même si la presse s’intéresse sporadiquement aux conflits de ce pays, elle ignore souvent la persistance du problème de la violence et ne prend pas en compte le fait qu’Haïti par son extrême pauvreté, son instabilité politique et son passé atroce, constitue un cas unique (WORLD BANK, UNODC 2007: 3). Ayant connu plusieurs dictatures brutales et de nombreux régimes répressifs au cours des décennies passées, la première République caraïbe n’a pas réussi à venir à bout de ses problèmes politiques, économiques et sociaux malgré la démocratisation formelle du pays. Par conséquent, la violence a persisté comme élément central de la réalité haïtienne, ainsi que le souligne Hurbon, quand il écrit que «[l]a société haïtienne semble intérioriser la violence comme presque son mode d’être ou son identité» (HURBON 2002: 116).