Le roman au prisme du western : « Ghost Town » de Robert Coover
Abstract
« Ghost Town » de Robert Coover (1998) se situe au carrefour de la littérature et du cinéma de genre. Dans ce western littéraire, la pratique intersémiotique donne lieu à une double subversion : les conventions du western sont tournées en dérision, et les lois du genre romanesque sont transgressées, dans un même geste iconoclaste. Les personnages de « Ghost Town » sont mis à mal par un détournement des stéréotypes westerniens, le télescopage des images filmiques et romanesques brouille les repères spatio-temporels, les scènes d’anthologie du western sont l’objet d’un traitement ironique et parodique. Tout en soulignant la perte du sens dans un monde dévasté, le recyclage des codes a une dimension ludique : le jeu intersémiotique permet au roman contemporain de se renouveler.