Du laboratoire robotique à la scène : approches intermédiales. Exemple de la collaboration entre Oriza Hirata et Hiroshi Ishiguro
Abstract
La technologie a déjà marqué sa place sur la scène contemporaine et dans la réflexion théorique de celle-ci. L’avancement de la technologie numérique permet au spectacle de découvrir de nouvelles voies tant sur le plan esthétique que sur celui du processus de création. Le metteur en scène intègre dans ce dernier des ordinateurs, se connecte au réseau Internet et collabore avec des informaticiens et des ingénieurs. De la sorte, il entre inévitablement sur la voie de l’intermédialité et fait se rencontrer les arts de la scène avec les sciences de l’informatique, ainsi que des logiques et des modes de penser différents. Nous proposons dans notre article une étude du parcours créatif qui débute dans un laboratoire technologique et qui se termine sur un plateau de théâtre. À quel point ces deux sites sont-ils totalement distincts et séparables ? Un laboratoire n’est-il pas déjà une « scène » où se joue le spectacle de la technologie ? La scène, à son tour, garde-t-elle une dimension purement artistique ? Avons-nous affaire à une porosité des définitions de ces lieux, dont les frontières deviennent floues ? Nous allons évoquer ces interférences dans la perspective intermédiale en illustrant notre réflexion théorique par quelques exemples de travaux scéniques. Nous allons nous pencher principalement sur la collaboration entre le metteur en scène Oriza Hirata et l’ingénieur en robotique Hiroshi Ishiguro, qui élaborent un processus de création spécifique adapté à la complexité du robot humanoïde Géminoïde F.