Philippe Druillet interprète de « Salammbô » : bande dessinée, performance, jeu vidéo et peinture
Abstract
Maître novateur de la bande dessinée et artiste polyédrique à l’œil visionnaire, Druillet s’est mesuré pour la première fois avec le roman carthaginois de Flaubert, en réalisant - entre 1980 et 1986 - trois albums BD, réunis par la suite en un volume (« Salammbô. L’Intégrale»), où il a réussi à rendre l’atmosphère incandescente du roman et sa « lumière folle ». Il revient sur « Salammbô » et sur ses décors sept ans plus tard en produisant pour la Géode de Paris le spectacle multimédia « La Bataille de Salammbô », réalisé à partir des planches de la BD concernant la bataille de Macar, alternées avec des images de synthèse. Dix ans plus tard il se mesure de nouveau avec ce même roman, en utilisant un autre médium, le jeu vidéo culturel, « Salammbô. Les périls de Carthage » (2003), dont il partage la direction artistique avec d’autres artistes. Hanté encore par la beauté sauvage de Salammbô, par le secret qu’elle garde dans son regard impénétrable, il décide, en 2010, de la représenter en changeant encore une fois de médium, en se servant de la peinture qui, grâce à la hardiesse de son imagination, se transforme dans ses mains en quelque chose d’explosif. Comme l’indique significativement le titre, « Salammbô. Les Nus », il s’agit de quarante-quatre portraits de l’héroïne et de son corps nu où elle se révèle dans toute son ambivalence, très féminine et très amoureuse, mais touchant au divin, avec des traits insaisissables et mystérieux.