La disposition textuelle comme vecteur d’émotion dans les premiers fanzines punk
DOI:
https://doi.org/10.15167/1824-7482/pbfrm2021.35.1952Abstract
En prenant comme corpus un ensemble de fanzines français et anglais de la première vague punk (1976-1980), ce chapitre explore la construction de l’émotivité à travers les dispositifs non-normatifs de mise en page et dans les diverses formes d’écrit qui se côtoient dans ces publications. Sur le plan pratique, ces spécificités renvoient au processus de production particulière de la page de fanzine, à savoir un montage d’éléments comprenant des textes dactylographiés ou écrits au feutre, découpés et ensuite photocopiés : processus peu onéreux en termes de financement et d’infrastructure. Mais la démarche est également marquée par le principe du do-it-yourself, priorisation de l’autonomie qui caractérise la scène punk plus généralement. Nous abordons dans un premier temps l’alignement non-horizontal d’éléments (blocs de textes et/ou images), avant de nous pencher sur la rature, qui va ici jusqu’à oblitérer le titre même de certains numéros des fanzines, et dans d’autres intervient sous forme de dialogue écrit, mobilisant la tension entre le manuscrit (employé pour les titres) et le tapuscrit (pour le corps des articles). De tels éléments sont porteurs de valeur à l’intérieur de l’économie symbolique du fanzine, permettant de distinguer ce dernier du titre de presse musicale commerciale, dont l’aspect soigné finit par valoir un positionnement hors du champ punk.
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