Femmes et pouvoir au Grand Siècle : de la société ecclésiastique à la société mondaine et littéraire

Autori

  • Hélène Michon Université de Tours – CESR (Centre d’Études Supé-rieures de la Renaissance)

DOI:

https://doi.org/10.15167/1824-7482/pbfrm2025.1.2565

Parole chiave:

autorité féminine, société ecclésiastique, société mondaine et littéraire, philosophie, femmes du XVIIe siècle

Abstract

Cet article examine l’évolution de l’autorité des femmes au Grand Siècle entre Église, société mondaine et philosophie, en offrant un aperçu de quelques figures féminines marquantes. Du côté des figures ecclésiales, le cas d’Angélique Arnauld est particulièrement intéressant, car elle dépasse le cadre monastique pour exercer une véritable direction de conscience. Dans le champ missionnaire, Marie Guyard, première femme missionnaire et « Mère de l’Église du Canada », témoigne d’une théologie mystique féminine, encore marginalisée mais d’une grande clarté intellectuelle. Parallèlement, les femmes s’imposent dans la sphère mondaine et intellectuelle. Madame Acarie et les « belles amies de Port-Royal » illustrent le passage des salons spirituels aux salons littéraires, où elles deviennent arbitres du goût et du style. Madame de Maintenon marque, quant à elle, le lien entre spiritualité et éducation. Enfin, Gabrielle Suchon se distingue comme une pionnière de la philosophie. Ancienne religieuse ayant obtenu l’annulation de ses vœux, elle défend dans son Traité de la Morale et de la Politique la liberté intellectuelle des femmes et critique leur exclusion du savoir.

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Pubblicato

2025-05-05