Les parfums, les couleurs et les sons se répondent : les correspondances à l’ère du numérique
Abstract
L’émergence du numérique dans le domaine culturel est désormais une évidence incontournable, si bien que de nombreux groupes de recherche l'ont désormais pris en compte dans leur approche épistémologique. Toutefois, la simple présence d’un item ou d’une récurrence dans un corpus n’est pas suffisante pour en tirer des conclusions sur la sémantique du texte littéraire, étant donné que celui-ci est son propre contexte et que la dimension stylistique joue un rôle déterminant dans la création du sens. Le numérique offre bien évidemment un grand nombre d’avantages, mais les questions que l’on pose doivent devenir de plus en plus spécifiques et précises. C’est pour cette raison que nous voudrions développer une approche épistémologique nouvelle, conjuguant la profondeur analytique de l’exégèse littéraire et les avancées les plus récentes du multimédia. Une fois établis le corpus littéraire à partir de raisons méthodologiques et scientifiques (Ch. Baudelaire, Fleurs du Mal et Petits poèmes en prose) et le macro-thème dirigeant et justifiant l’analyse (la sensorialité), la méthode sera la suivante : nous sélectionnerons au préalable les éléments significatifs dans le texte et nous établirons les paramètres analytiques et les renvois hypertextuels, lesquels seront ensuite élaborés par un logiciel de recherche sémantique et exploratoire, fondé sur la “graph analytics”, apte à élaborer les données reçues d’une façon non plus statique, mais dynamique et relationnelle.
L’objectif est donc de démontrer comment le langage baudelairien est « hypertextuel » au sens linguistique, mais aussi informatique du mot : il s’agit d’explorer d’une façon innovante et stimulante les « correspondances » de l’écriture baudelairienne, en proposant la coopération du critique littéraire et du développeur informatique.