Le « sacré noir » chez Georges Bataille et Hubert Aquin
Mots-clés :
« sacré noir », communication, transgression, érotismeRésumé
Des affinités rapprochent l’œuvre d’Hubert Aquin et celle de Georges Bataille. Ces deux auteurs explorent une voie mystique présentant de fortes similitudes, apparentée à ce que Roger Caillois appelle le «sacré gauche». L’objectif de Georges Bataille est de dégager l’expérience mystique de ses antécédents religieux et de rendre le phénomène de l’extase accessible à tous. La sortie de soi est rendue possible par la «communication» qui implique la rupture de son intégrité et de celle d’autrui. Bien que provenant d’un horizon culturel différent, Hubert Aquin théorise également et met en scène dans et par le récit une certaine forme d’«extrême du possible» qui s’avère très proche de «l’impossible» bataillien. Cet article se propose de montrer en quoi les théories de «l’expérience intérieure» et de l’érotisme de Bataille éclairent tant les essais que le «Journal», les romans, récits et nouvelles d’Aquin. Chemin faisant, nous serons amenés à définir les particularités de la voie mystique empruntée par l’auteur québécois.